Les émissions de carbone ne suivent aucune frontière. Les experts nous avertissent depuis des décennies que l'inaction entraînera des niveaux de faim drastiques, une migration massive due aux inondations, l'effondrement des marchés financiers et bien d'autres catastrophes socio-économiques. Si les entreprises étaient anxieuses à propos du COVID-19, le changement climatique leur donnera des frissons. C'est pourquoi les dirigeants et les cadres dirigent maintenant leur attention vers la durabilité, et révisent leur mission et leur objectif. La durabilité est une impérative commerciale, et ne doit pas être considérée comme un simple composant de la responsabilité sociétale des entreprises.
Les entreprises doivent réduire leur impact environnemental. L'une des façons les plus significatives d'y parvenir est de réduire leur empreinte carbone, et cela commence par la surveillance des émissions de carbone. Notre guide complet explique les scopes d'émissions 1, 2 et 3 (tels que définis par le GHG Protocol), et comment Plan A aide les entreprises à calculer leur empreinte carbone et à atteindre des objectifs ambitieux de décarbonation.
La Réduction des émissions carbone est désormais un impératif commercial
Les annonces récentes des GAFA et d'autres grandes entreprises montrent à quel point l'empreinte carbone est devenue importante pour les entreprises. Apple, par exemple, s'est engagé à rendre sa chaîne d'approvisionnement neutre en carbone d'ici 2030. Neuf autres grandes entreprises (dont Starbucks, Microsoft, Unilever et Nike) ont fondé Transform to Net-zéro, dont la mission est d'accélérer la transition vers une économie à zéro émission de carbone.
Le fait est que les émissions de carbone sont responsables de 81 % des émissions globales de GES, et les entreprises en sont largement responsables. Le reste des émissions de GES se compose de: méthane (10 %), protoxyde d'azote (7 %) et gaz fluorés (3 %). Les entreprises doivent surveiller et déclarer leurs émissions de CO2, ce qui est la première étape clé pour les réduire. Pour ce faire, les entreprises doivent classer leur empreinte carbone en trois scopes.
Les entreprises qui persistent à traiter le changement climatique uniquement comme une question de responsabilité sociale des entreprises, plutôt que comme un problème commercial, s'exposeront aux plus grandes conséquences.
Michael E. Porter et Forest L. Reinhardt
En détail : Les scopes 1, 2 et 3
Selon le GHG Protocol corporate standard qui fait référence en la matière, les émissions de gaz à effet de serre d'une entreprise sont classées en trois scopes. Les scopes 1 et 2 sont obligatoires à déclarer, tandis que le scope 3 est facultatif dans certains cas et est le plus difficile à monitorer. Cependant, les entreprises réussissant à déclarer les trois scopes (par exemple en utilisant un logiciel de comptabilité carbone) obtiendront un avantage concurrentiel durable.
Scope 1 : Les émissions directes
Les émissions du scope 1 sont des émissions directes provenant des ressources détenues et contrôlées par l'entreprise. En d'autres termes, les émissions sont libérées dans l'atmosphère en conséquence directe d'un ensemble d'activités, au niveau de l'entreprise. Elles sont divisées en quatre catégories : la combustion stationnaire (par exemple les combustibles, les sources de chauffage). Tous les combustibles qui produisent des émissions de GES doivent être inclus dans le scope 1.
Ensuite, la combustion mobile désigne tous les véhicules possédés ou contrôlés par une entreprise, brûlant du carburant (par exemple, voitures, fourgonnettes, camions). L'utilisation croissante des véhicules "électriques" (VE) signifie que certaines flottes de l'organisation pourraient être incluses dans les émissions de Scope 2.
Les émissions fugitives sont des fuites de gaz à effet de serre (p. ex. réfrigération, unités de climatisation). Il est important de noter que les gaz réfrigérants sont mille fois plus dangereux que les émissions de CO2. Les entreprises sont encouragées à déclarer ces émissions.
Les émissions de processus sont libérées pendant les processus industriels et la fabrication sur site (par exemple, la production de CO2 pendant la fabrication du ciment, les fumées d'usine, les produits chimiques).
Scope 2 : Les émissions indirectes - détenues par l'entreprise
Les émissions du Scope 2 sont des émissions indirectes provenant de la production d'énergie achetée, par un fournisseur de services publics. En d'autres termes, toutes les émissions de GES libérées dans l'atmosphère, provenant de la consommation d'électricité, de vapeur, de chaleur et de refroidissement achetés.
Pour la majorité des organisations, l'électricité sera la seule source d'émissions de scope 2. En termes simples, l'énergie consommée se divise en deux scopes : Le scope 2 couvre l'électricité consommée par l'utilisateur final. Le scope 3 couvre l'énergie utilisée par les services publics pendant la transmission et la distribution (pertes T&D).
Scope 3 : Les émissions indirectes - nondétenues par l'entreprise
Lisez attentivement ce paragraphe car les émissions du scope 3 représentent le Saint Graal des émissions.
Les émissions du scope 3 sont toutes les émissions indirectes - non incluses dans le scope 2 - qui surviennent dans la chaîne de valeur de l'entreprise de reporting, incluant à la fois les émissions amont et aval. En d'autres termes, les émissions sont liées aux opérations de l'entreprise. Selon le protocole GES, les émissions du scope 3 sont séparées en 15 catégories.
Les activités en amont
Les activités en amont sont réparties en plusieurs catégories : pour de nombreuses entreprises, les émissions liées aux voyages d'affaires sont parmi les plus significatives à déclarer (par exemple, les voyages en avion, en train, en métro et en tramway, les taxis, les bus et les kilomètres professionnels parcourus avec des véhicules privés). De plus, les émissions liées aux trajets domicile-travail des employés doivent être déclarées, car elles résultent des émissions générées par les déplacements entre le domicile et le lieu de travail. Elles peuvent être réduites grâce aux transports publics et au télétravail.
Les déchets générés dans les opérations se rapportent aux déchets envoyés dans les décharges et aux traitements des eaux usées. L'élimination des déchets émet du méthane (CH4) et du protoxyde d'azote (N2O), qui causent des dommages plus importants que les émissions de CO2.
Les biens et services achetés comprennent toutes les émissions en amont de la production des biens et services achetés par l'entreprise au cours de la même année. Il est utile de faire la distinction entre les achats de produits liés à la production (par exemple, matériaux, composants et pièces) et les produits non liés à la production (par exemple, mobilier de bureau, fournitures de bureau et support informatique).
Les émissions liées au transport et à la distribution se produisent dans les éléments amonts (fournisseurs) et avals (clients) de la chaîne de valeur. Cela inclut les émissions provenant du transport terrestre, maritime et aérien, ainsi que les émissions liées aux entrepôts de tiers.
Les activités liées aux combustibles et à l'énergie comprennent les émissions liées à la production de combustibles et d'énergie achetés et consommés par la société déclarante, au cours de l'année de déclaration, qui ne sont pas incluses dans les scopes 1 et 2.
Biens d'équipement sont des produits finaux ayant une longue durée de vie et utilisés par l'entreprise pour fabriquer un produit, fournir un service ou, stocker, vendre et livrer des marchandises. Des exemples de biens d'équipement incluent des bâtiments, des véhicules, des machines. Pour les besoins de la comptabilité des émissions de scope 3, les entreprises ne doivent pas déprécier, escompter ou amortir les émissions liées à la production des biens d'équipement au fil du temps. Au lieu de cela, les entreprises doivent comptabiliser la totalité des émissions de type cradle-to-gate des biens d'équipement achetés l'année de leur acquisition (protocole GES).
Les activités en aval
Émissions d'investissement sont principalement incluses pour les institutions financières, mais d'autres organisations peuvent également les intégrer dans leur rapport. Selon la comptabilité des GES, les investissements se répartissent en 4 catégories : investissements en actions, investissements en dette, financement de projets, investissements gérés et services clients.
Émissions des franchises désignent les entreprises opérant sous licence pour vendre ou distribuer les produits ou services d'une autre société dans un certain secteur géographique. Les franchisés (par exemple, les sociétés qui exploitent des franchises et paient une redevance au franchiseur) doivent inclure les émissions provenant des opérations sous leur contrôle. « Les franchisés peuvent, de manière optionnelle, déclarer les émissions amont de scope 3 associées aux activités du franchiseur (c'est-à-dire, les émissions de scope 1 et scope 2 du franchiseur) dans la catégorie 1 (Biens et services achetés). »
Les émissions des actifs loués correspondent aux actifs loués par l'organisation déclarante (en amont) et les actifs loués à d'autres organisations (en aval). La méthode de calcul est complexe et doit être rapportée dans le scope 1 ou 2, en fonction de la nature de l'actif loué.
Émissions des produits utilisés ou vendus sont incluses, concernant les produits "en usage" qui sont vendus aux consommateurs. Elles mesurent les émissions résultant de l'utilisation des produits, même si elles varient considérablement. Par exemple, l'utilisation d'un iPhone prendra de nombreuses années pour égaler les émissions émises lors de la production.
En même temps, "les émissions liées au traitement de fin de vie" correspondent aux produits vendus aux consommateurs et sont rapportées de manière similaire aux "déchets générés pendant les opérations". Les entreprises doivent évaluer comment leurs produits sont éliminés, ce qui peut être difficile car cela dépend généralement du consommateur. Cela encourage les entreprises à concevoir des produits recyclables qui limitent la mise en décharge.
Pourquoi mesurer ces trois scopes ?
Le plus souvent, les émissions le long de la chaîne de valeur représentent l'impact le plus important en matière de GES. Pendant des décennies, les entreprises ont manqué d'importantes occasions d'amélioration. Par exemple, Kraft Foods a déclaré que 90 % de ses émissions totales relevaient de sa chaîne de valeur (cf. scope 3). Enfin, les entreprises doivent réaliser un inventaire complet de leurs émissions de GES - scope 1, 2 et 3 - afin de concentrer leurs efforts sur la réduction des émissions de carbone, l'empreinte carbone et la neutralité carbone.
Signaler et réduire les émissions de carbone prend du temps, représente un défi et mérite une expertise pointue. Plan A offre des outils uniques pour réduire vos émissions de carbone, par scope. Commencez votre transition vers la neutralité carbone en programmant un appel avec les experts de Plan A.